Comment le français est devenu langue officielle des JO ?
Les Jeux olympiques de Paris sont les troisièmes dans l’Hexagone (après 1900 et 1924) et les premiers dans une ville francophone depuis Montréal en 1976. Une opportunité en or pour faire rayonner la langue de Molière à l’international ! Le français fait partie, avec l’anglais, les deux langues officielles du Comité International Olympique (CIO). C’est inscrit dans l’article 23 de la Charte Olympique : « A toutes les Sessions, une interprétation simultanée doit être fournie en français et en anglais. » Autrement dit, les documents, les affiches, la signalétique dans les allées du village olympique, les annonces lors des épreuves doivent être bilingues (puis dans la langue du pays hôte).
D’Olympie à Athènes en passant par Paris
C’est à un Français que l’on doit ce statut privilégié. Le baron Pierre de Coubertin (1863-1937), « père » fondateur de Jeux Olympiques modernes. Éducateur et pédagogue, il est frappé par l’importance du sport dans le système éducatif anglo-saxon. Lui-même est un sportif émérite (aviron, boxe, escrime), il milite pour que l’école française s’ouvre davantage à l’activité physique. Pour y parvenir, Pierre de Coubertin pense qu’il faut internationaliser le sport. Son idée ? Rétablir les jeux de l’antiquité qui avaient lieu dans toutes la Grèce, mais et surtout ceux se déroulant à Olympie vers 776 avant Jésus-Christ.
En effet, le baron De Coubertin fonde en 1894 le Comité international olympique (CIO) lors d’un discours à la Sorbonne. La première édition de l’ère moderne a lieu deux ans plus tard en Grèce, puis en 1900 à Paris. On lui doit aussi la création du symbole des anneaux olympiques, la Charte et le protocole olympique, le serment des athlètes, ainsi que le cérémonial d’ouverture et de clôture des jeux. Il va même par la suite créer les Jeux olympiques d’hiver, en 1924 à Chamonix. Ardent promoteur de la langue française, il fait logiquement du français l’une des deux langues officielles du mouvement olympique. Bien que l’anglais soit la langue de référence dans de nombreuses organisations, l’Olympisme est régi par la langue de Molière. (L’anglais ne rejoignant le français qu’en 1972). Cette prépondérance du français est d’autant plus naturelle que favorisée par le profil des compères du baron qui se sont investis dans la création du CIO et du rayonnement du mouvement olympique, parmi lesquels Jules Rimet, Louis Magnus, Frantz Reichel ou encore Albert Feyerik, tous francophones.
Avant même les premiers Jeux de l’ère moderne à Athènes en 1896, la France était déjà à l’initiative d’une compétition sportive appelée l’Olympiade de la République à la fin du XVIIIe siècle. D’autres pays ont été inspirés, faisant de même avec les Jeux Scandinaves, les Jeux Olympiques Britanniques ou encore les Jeux Olympiques de Záppas (Grèce). En ressuscitant les Jeux Olympiques de l’antiquité, le baron a fait du français la langue officielle des JO depuis plus d’un siècle. Un héritage qui perdure, mais qu’il faut sans cesse préserver.
La place préférentielle du français
Depuis 2004, et à chaque édition des Jeux, d’été comme d’hiver, un « grand témoin de la francophonie » (comprendre : une personnalité nécessairement francophone) est chargé de veiller au respect de la Charte Olympique : la langue française est et doit toujours demeurer (avec l’anglais) la langue officielle des Jeux olympiques. Pour continuer à renforcer cette présence et cette influence du français, l’OIF et le comité d’organisation des Jeux ont signé en juin dernier un accord qui « engage Paris 2024, entre autres, à utiliser la langue française sur les supports de communication, dans les annonces et commentaires durant toute la période des Jeux ainsi que lors des cérémonies officielles ».
Car ce serait un comble que la langue française soit maltraitée, qui plus est à Paris. Si l’usage du français est censé être garanti, la pratique est plus contrastée. Son utilisation est très variable d’une édition olympique à l’autre. Depuis une trentaine d’années, le français reste même peu présent lors des Jeux accueillis à l’étranger. Paris 2024 était donc un moment à saisir pour le remettre à sa juste place.
Les balbutiements du français face à l’anglais
L’héritage de l’ère Coubertin pour les JO a pris du plomb dans l’aile depuis. Auparavant, les rois et les présidents qui déclaraient « ouverts » les Jeux le faisaient dans la langue de Molière. Le monde a bien changé depuis la Seconde Guerre mondiale et la langue française a perdu de son influence au sein de la sphère olympique comme ailleurs. C’est à Los Angeles en 1984 que le président Américain Ronald Reagan a fait pour la première fois une entorse à ce sacro-saint règlement. Il avait alors déclaré « open » les 23ème Jeux olympiques, ce qui n’a pas manqué de provoquer le courroux de nombreux observateurs.
L’anglais étant devenu en quelques décennies quasi hégémonique en termes de langue parlée, lors de l’organisation des Jeux, le français n’a plus place qu’à l’occasion de la cérémonie d’ouverture. La pratique du français tombe par petit à petit en désuétude aux Jeux. Ainsi, à Atlanta, à Sydney, à Athènes, à Pékin, et à Londres, c’est dans la langue du pays que se sont ouverts les Jeux olympiques malgré les récriminations des présidents du CIO successifs. Depuis, les Jeux sont désormais ouverts dans trois langues. La langue dominante du pays d’accueil des Jeux, l’anglais et le français.
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