Les écrivains francophones ont le vent en poupe

Foisonnante moisson pour les auteurs francophones de littérature pour la saison des prix littéraires en France. Le prestigieux Goncourt a été attribué à Kamel Daoud pour « Houris » et le prix Renaudot à Gaël Faye « Jacaranda ». Miguel Bonnefoy avec « le Rêve du jaguar » a été couronné deux fois et Abdelllah Taïa, « le Bastion des larmes » n’est pas resté du reste. Comment expliquer le succès des auteurs francophones pour ces grands prix ? Une analyse approfondie est proposée dans le premier de votre revue. Voici les lauréats des principaux prix littéraires 2024.

Kamel Daoud © Maxppp – OUEST FRANCE Daniel FOURAY

Kamel Daoud plus connu en France métropolitaine pour ses prises de position politiquement incorrect dans les médias. Journaliste et chroniqueur, il dénonce depuis plusieurs décennies les dérives des pouvoirs politiques en Algérie. Le roman plébiscité au restaurant le Drouant à Paris. Il avait déjà reçu le Goncourt du premier roman 2015 pour sa réponse pour le très remarqué Meursault contre-enquête, ainsi que le prix des cinq continents de la francophonie.

Photo Philippe © Wojazer, archives Reuters

Pour Gaël Faye, il s’agit de son deuxième roman sur la reconstruction du Rwanda, après le génocide de 1994. Son premier livre « Petit pays » avait déjà reçu le Goncourt des lycéens en 2016, immense succès de librairie par ailleurs. Avec « Jacaranda », le narrateur a passé son enfance à Versailles, d’un père français et d’une mère rwandaise. Milan, puisque c’est de lui qu’il s’agit va découvrir Kigali, l’omniprésence de la mémoire du génocide, et des membres de sa famille.

Miguel Bonnefoy © (JOEL SAGET / AFP)

Le prix Femina du roman a pour sa part récompensé Miguel Bonnefoy, pour son livre « Le Rêve du jaguar ». Déjà couronné du Grand Prix du roman de l’Académie française en octobre 2024. Un cinquième roman de l’écrivain construit comme la suite de sa saga familiale, explorée dans ses romans précédents, dans le cas d’espèce, il s’agit des destins fabuleux de ses grands-parents maternels au cœur d’un Venezuela en constant changement.

Figure de proue de la communauté LGBTQ+ au Maroc, Abdellah Taïa publie « Le Bastion des larmes » aux éditions Julliard. Son onzième roman. Un récit brûlant dans lequel il creuse son sillon d’homme révolté, interrogeant les notions de vengeance et de pardon. Couronné du prix décembre 2024. Il avait déjà reçu aussi le prix de Flore 2010 pour « Le Jour du roi ».

Abdellah Taïa, © (ABDERRAHIM ANNAG)

La francophonie créative, plus que jamais vivante.

Ces figures littéraires et de la culture sont le symbole de la francophonie créative car ils sont tous issus de la diversité : Franco-rwandais, franco-algérien, franco-vénézuélien, franco-marocain. Au-delà du profil hybride et des thématiques abordés dans les ouvrages qui élargit plus encore les perspectives de la création contemporaine, c’est surtout au magnifique hommage rendu à la langue française mérite d’être souligné.

Yves Biaou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *